Rappelons nous, Peugeot pour des raisons économiques bien compréhensibles s’est retiré de la course au 24 h du Mans et tente depuis de faire des coups sportifs médiatiques en gardant un budget d’autant plus réduit que les voitures sont sponsorisées entre autre par RedBull. C’est dans ce cadre que l’on a pu voir la participation gagnante de Sébastien LOEB à la course de Pikes Peaks l’année passée. Peugeot espérait bien continuer sur cette lancée et gagner le rallye Paris Dakar 2015.
Cependant ne faisant pas assez preuve de modestie, les responsables ont clamés haut et fort qu’ils allaient gagner le Dakar très rapidement et que l’on allait voir ce qu’on allait voir. Ils n’ont d’ailleurs pas hésité à recruter les meilleurs pilotes de la catégorie avec Stéphane Peterhansel et Carlos Sainz, ce qui montre à quelpoint Peugeot avait de réelles ambitions sur ce Dakar et ne cherchait pas seulement un bon pilote pour mettre au point la voiture. Sauf que le Dakar n’est pas Pikes Peaks, et que construire une voiture la plus puissante possible dans le cadre d’un règlement quasiment libre n’est pas la même chose que de faire une voiture dans le cadre d’un règlement strict et de battre des compétiteurs qui le pratiquent le Dakar depuis longtemps.
Au vu des résultats peu flatteurs obtenus en Janvier : 11° et 36° on a finalement pas vu grand chose. A bien regarder les images du Dakar on voit même une voiture qui semble peu au point et qui prend énormément de roulis en virage. Curieusement alors que le règlement du Dakar permet de construire des voitures de 2,2 m de largeur, Peugeot a choisi de rester sur une largeur de voiture de 20 cm moins importante. Etonnant quand on sait à quel point 20 cm de plus peuvent contribuer à l’antiroulis naturel sans avoir à durcir les suspensions. Sans parler des avantages liés à l’abaissement du centre de gravité en répartissant mieux les masses.
Autres tares de cette voiture : la solidité et les pneus: les Peugeot bénéficieraient d’un berceau avant trop fragile qu’ils ont du réparer plusieurs fois et qui avait déjà causé le retard dans le développement de la voiture. Enfin pour éviter le risque de crevaisons, Peugeot a imposé à Michelin de lui fournir un pneu très dur qui, s’il n’a pas crevé, a baissé l’ensemble des performances de la voiture.
Force est donc de reconnaitre que la voiture est vraiment ratée, à tel point que le directeur de Peugeot Sport Bruno Famin avait fait appel à Jean Claude VAUQUARD pour venir les aider à identifier et corriger les défauts de la voiture. D’après Auto Hebdo, Jean Claude VAUQUARD et les chefs de projets actuels de Peugeot ne s’entendent pas, aussi faire appel à lui dans ces conditions montre l’étendue du problème. Et cette semaine, Auto Hebdo nous apprend que Jean Claude VAUQUARD a préféré partir car les chefs de projet maison ne souhaitaient pas mettre en place les mesures indispensables et refaire une coque plus large comme le permet le réglement.
Est-ce que ces problèmes sont liés à un budget trop serré ou à un système mis en place ? Difficile de le dire, en tout cas nous souhaitons à Peugeot de redresser la barre et de nous proposer en 2016 des voitures qui nous fassent rêver autrement qu’en statique.
Source : Auto Hebdo
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